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RÉMI LE PRINCE

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DIRECTION DE CRÉATION
ETERNEL ÉQUILIBRISTE
SUR LE FIL DES DUALITÉS

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Littérature

 

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RÉMI LE PRINCE

LE GUETTEUR DE L'INFINI

 

 

 

LE GUETTEUR DE L'INFINI


     J'ai toujours privilégié une dualité capables-incapables à toutes celles auxquelles nous avons été préparés, les bons et les méchants, les riches et les pauvres, les hommes et les femmes, la droite et la gauche, les croyants et les athées etc...
      Mais il semble que jamais il ne vienne aux hommes l'idée que leurs problèmes pourraient venir d'une aporie naturelle existentielle..
      Or, il y a pour moi des gens capables et d'autres absolument incapables. Cette dualité fait que tous les mythes contemporains - politiques, philosophiques, économiques - m'ont toujours semblé vains pour élucider les malheurs du monde. Mais rassurez vous, si je pense que certains êtres n'ont rien à faire au monde, je suis à l'inverse un incroyable optimiste sur la notion de bonheur.
      Tout ce qui est vie est potentiellement du bonheur…et beaucoup de malheurs.
Notre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction et je ne vois pas pourquoi je m’en priverais préférant les opinions aux convictions.
 

Les sonnets du trou du cul d’Arthur Rimbaud se terminant « par où descend la celeste prâline » et partant d’un postulat complétement abscons, abstrus et obscur de départ : " Si la merde n'existait pas, les hommes ne se haïraient plus " , je souhaite entraîner ceux qui voudront bien me lire dans un thriller provocateur anar, ésotérique, hermétique et sarcastique, une épopée intellectuelle, surréaliste et sibylline, mais tellement proche de nos si basses réalités.
           Le système obsolète dont nous sommes pourvus est fait pour rejeter les déchets et résidus dont nous n'avons plus besoin par un orifice et sous forme de matières instables et nauséabondes . Il n'en est pas de même pour la tronche, et c'est bien dommage, mais après plusieurs millions d'années d'existence à se chier dessus, la transformation est devenue nécessaire et nous devons faire face à cette nouvelle évolution mondiale situationniste ‘’ Sans Trou du Cul ‘’ un ‘’ STC ‘’qui est sans précédent. Notre bon créateur avait fait l'erreur au départ de placer les chiottes à coté de la salle des fêtes, c'est donc désormais avec l'appui et l'avis-avisé de son épouse, la grande Clémence, qu'il a décidé le changement et la mondialisation du ‘’STC’’ et de rendre enfin cette planète plus propre, en faisant disparaître la merde de l'humanité. C'est par une métamorphose en douceur dont il a le secret et avec l'aide sournoise du groupe Bilderberg, des socialobobos et des francs-mac (parce que nous sommes partout, pourtout et toujours responsables de tout) que nous seront bientôt dépourvu de notre système de déjection, de notre cher trou du cul.  Notre corps assimilera tout comme notre tronche, sans rien rejeter.......

      La merde n'existera plus, le trou du cul non plus.

Ce bon Pierre Jacques Estienne Cambronne qui ne mâche pas ses mots et heureusement pour lui, rayé de l'histoire ! Merde, ce mot grossier et ses dérivés relégués au rang de vieux- François. Plus d'injures, de sarcasmes, de comparaisons vaseuses, plus de vulgarités. Plus de chier, de caguer, de débourrer, de déféquer, de couler un bronze, de rouler un cigare, de mouler un boudin, de faire une grosse enfin plus jamais de caca-popo. Plus de chiottes, de Jules, plus d'odeurs, plus de bombes, de pastilles, de tuyaux, d'égouts, de fosses septiques, de pompes à merde, de bassins de décantation, d'épuration et de tout autre matériel et matériaux liés à la merde.
          Plus de merdeux, de plans, d'autorisations d'occupation des sols et de lois liés à la merde. Plus de balais à chiotte, de chasses, de cuvettes, de papier-cul, de couches, de crèmes, de talc, d'hémorroïdes, de fistules, finis les diarrhée avec brûlure à l 'anus, plus de pécole. Mais aussi plus d'anus, plus de trou du cul ! Plus de  Bagouse, de Bord des lèvres, de Bout de piste, de Coquillard, de Couloir à lentilles, de Boîte à caca, de Derche, d' Entrée de service, de Fil de fronce, de Fignard, de Fion, de Fondement, de Guichet, de Moule à bronze, d'Oeil de boeuf, d'Oignon, de Pastille, de Petit, de Pétoulet, de Podex, de Porte du jardin, de Trou d’balle, de Pot d'échappement, de Prouproutte, de Recteur, de Raie, de Rond, de Rondelle, de Rosette, de Tafanard, de Taupinière, de Trou de balle, de Troufignon..... et c’est sans compter toutes les expressions s'y rapportant. Tout ce beau monde laissera des pages vierges dans nos beaux dictionnaires épurés-pasteurisés et bobos pour y remettre enfin de bons-beaux mots bien franchouillards fraîchement enlevés par la bonne pensée républico-socialo-bolchévic des complexés du bizutage, scatophages et scatophiles confondus. Mais il n'y aura surtout plus, n'en déplaise à certains bachibouzouks, de vas te faire enculer et de j’encule ta mère et autres aphorismes si bien maîtrisés par cette belle jeunesse venue de là-bas, ou arrivée d’ailleurs. Enfin, plus de pédés, de sodomites, plus de trous du culs, tous disparus de notre société et tout le système de voirie de notre organisme devenu obsolète, laissant la place libre, à et pour autre chose..... une annexe propre et silencieuse, une  vaste succursale pour neurones peut être ?
      Bref ! Le ‘’plus de matières fécales’’  entraînera la disparition de tous les spécialistes de la merde et du trou du cul, et dieu sait qu'ils sont nombreux, dont l'unique but dans la vie est de faire chier les autres, du gardien de n'importe quoi au président de n'importe qui.
      Cette nouvelle ère de Sans Trou du Cul  ouvre la voie à un immense développement intellectuel et spirituel sans précédent dans l'histoire de l'homme qui va enfin respirer .

" Un petit trou en moins pour l'homme, un grand ouf ! pour l'humanité."


 

I - LE GUETTEUR DE L'INFINI
éternel équilibriste sur le fil de la dualité.

 

      Tout débuta un beau matin d'hiver, sept heures à Chantegeau, sur le trône, mon lieu favori de repos, de méditation et d'inspiration. L'esprit libre en ce troisième jour de constipation je pense à la vie, l'amour, la nature et au lever du soleil......
      Plouf !
 C'est étrange et amusant comme le lever du soleil influence et résoud parfois les petites tracasseries de la lune..... Enfin, me voici libéré d'un magnifique struntus, un des plus beaux étrons qu'un gros intestin eût jamais produit, comme le disait joliment Apollinaire. Une grosse bonne grosse larme perle langoureusement de mon oeil gauche fraîchement opéré d'une cataracte qui m'empêchait quelque peu de bien voir les choses en face.
      En vivant l'aube de ce petit matin d'hiver me voici donc libéré, délivré d'un poids encombrant sur l'estomac. Le sourire débile de l'homme goguenard aux lèvres, je peaufine pour conclure le travail bien fait d'un superbe lotus molletonné, ouaté-triple-épaisseur-bleu-lagon, un vrai bonheur ! et comme tout être fier, curieux, exigeant et perfectionniste, je me retourne pour admirer le grand-oeuvre accompli..... Et là ! Couatesse ? ébété, égaré, hagardé, complètement coi ! ... quoi ? RIEN !
Il n'y a rien ! Non ! rien de rien........
 

II  - RETOUR À LA CASE DÉPART

 
                   Rien, rien que le papier lotus molletonné, ouaté-triple-épaisseur-bleu-lagon nageant en surface. Dès lors, le doute m’envahie, mais une impression savoureuse, une appréhension merveilleusement emplie de mystères... quelque chose d’intemporel vennait de se passer. Courageusement, armé du goupillon adéquat, dit vulgairement à chiottes, comme si c’était une vulgaire mobylette BB peugeot bleue des années soixantes.... où Martine, en amazone sur la selle zébrée rouge et blanche entourait ma taille, ses longs cheveux noisettes sur mon dos, ses mains délicates mais envoutées par les désirs soudains d’une adolescence précoce hyperactive, ses mains cherchant à explorer l'au delà des limites permises par son horrible marâtre de mère, une mégère, harpie, grossière socialobolchévic, rombière féministe aux youyous stridents, vieux restes de l'algérie aux algériennes donc encore plus chiante que le loukoum sous la godasse. Mais bref ce n’est pas le propos, nous y reviendrons plus tard, surtout sur ces interminables instants romantico bucaux-bucoliques de ces premiers frémissements corporels dans les prés corréziens, aprés les giboulées d'un printemps amoureux ... putain de prés en pente, on aurait pu penser qu’un Massey Fergusson de 250 chevaux, pneux-neige avec chaines y avait patiné pendant des heures car ce fut le cas....  mais c’était avec mes bottes aigle pointure 40…
            Mais revenons à nos moutons. Je tente donc avec une lenteur de bradypus édenté et une délicatesse de saint-Jacques en croûte au champagne, de soulever le lotus molletonné ouaté-triple-épaisseur-bleu-lagon javelisé, extrèmement fragilisé par l’association intime et durable avec l’eau, la fameuse symbiose entre deux organismes hétérospécifiques appartenant à des espèces différentes, parfois plus de deux, le plus gros étant nommé l’hôte. Mais là... deuxième choc fatal à mon ego et à mon sens inné de la raison, il n’y pas d’hôte, il n’y a vraiment rien ! rien de rien. Merde ! , parti dans le cassetin des apostrophes, comme disait un ami typographe. Alors groggy, sonné je vacille jusqu’au salon, cette question lancinante en tête, mais où, où est-elle donc, où est-il passé ?  Ah ! oui, surtout ne pas tirer la chasse, je dois résoudre l'énigme. L’inexplicable me passionne mais m’agace passionnément et je décide donc de tout mettre en oeuvre pour élucider cet incroyable mystère. Ayant ventousé l’endroit, plots, balises, tresse de gel des lieux, stop-limit et gyrophare, j'enfile mon vieil imper, un ninas dans une main et l'autre en l'air, pour entreprendre un retour en arrière. Un flashback c'est le cas de le dire. Point de départ d'une étrange aventure mentale en empruntant les chemins tranquilles du bon sens et ceux plus sinueux de l’imagination, car mon intellectus, même extrèmement développé, ne résoudrait pas l’irrationnel qui se déroulait en ce moment même ; l’orphelin a disparu au moment de déposer le pruneau doux !

                Donc ce matin, ce beau matin d'hiver ou réveillé par Jojo, le coq noir et blanc de Chantegeau, en vieux saintongeois et occitan mêlés “ le coq qui chante “, que vers six heures, je pose les deux pieds en même temps sur le parquet de chêne brut blanchi fraîchement posé, ayant toujours eu peur de me lever du pied socialobolchevik. Très mal luné quand même, et c’est l’cas d’le dire, je cherche à tastons mon coffre de pétanque, mes bourres foin, et ainsi érotiquement équipé je me glisse vers la salle de bain, parfaitement silencieux et léger comme la libellule pour ne pas marcher sur les rêves de Joséphine. La Joéphine, dite toutoune rouffionne, les bras ballants hors du lit, flagournée, flapie, épuisée, exténuée, anéantie, moulue, rompue, cassée, brisée, déchiquetée, explosée, carbonisée par les moults et moults assauts guerriers, éffroyable sauvage en rut aux yeux  exorbités de désirs, sabre au clair et clair de lune auxquels elle a du faire face et parfois pile en cette nuit où la grosse joufflue était pleine. Plus faraud que Jojo, un regard rapide dans la glace, face, profil, trois quart arrière déhanché, pour constater que tout était en place et parfait, que rien n’avait changé, un écartement horizontal et un crispé vertical des lèvres, une goutte d'eau pour les dents sur le doigt bolchevik étant droitier et le tour était joué. On verrait pour les restes plus tard. Descente de l’escalier tout en légèreté, quelques chassés croisés en douceur dans le salon en sifflotant chantons sous la pluie et direction cuisine pour boire un bon... what else. N’étant pas un garçon trés bien élevé je n’écoute pas la radio courtoise mais mal pensante matinale comme mes bons maîtres François et Jacques qui n’ont que des vilaineries de pensées humaines et sages à dire sur notre si belle démocrassouille. Mon maître François, nous y reviendrons plus tard car dix sept ans de complicités se gardent pour le dessert, le café et la poire williamine !  Celui ci, c’est mon tonton maître Jacques, que nous retrouverons, ce bon maistre, cultivé, intelligent et très futé, toujours sifflottant en triant les poubelles alors que l’on se sustente, ramassant tout ce qui traîne, le salopin dans une main et la boutanche dans l’autre. Preuves évidentes de l’intérêt de la station courtoise, mais bon. Moi, n'ayant pas encore atteint ce hau t degré de sagesse absolue et ce niveau supérieur de détachement, de quiétude, cette ataraxie totale que mon bon vénérable maistre a, j allume la téloche et sur BFMTV en plus ! C’est mon petit toc sadomasochiste matinal pour me goinfrer jusqu'au vomi des affèteries, des mièvreries,  des morbidesses et autres conneries que tous ces cons ont pu nous concocter depuis hier.      
           Apparemment les petites fées Intelligence, Bons sens et Entendement ne sont pas passées dans la nuit ! Les nouvelles sont bonnes et rassurantes : Copé, fillon-juppé. Juppé, fillon-copé. Copé, juppé- fillon. Fillon, copé-juppé, et j’en oublie certainement. La Grèce pleure ses suicidés, l'Italie , l’Espagne,  le Portugal, en colère attendent les leurs au bord du gouffre euro-païen. Un bébé est retrouvé dans un congélateur à Vienne. On va bientôt pouvoir s’marier avec son chien ou son aspirateur, Des policiers accusés d’avoir violé une prostituée à Nice. Moi 20 ans j'ai été violée 2 fois mais mon combat continue. Moi, "pédé hors milieu", j'irai à la manif du 16 décembre. Je suis homosexuel, pas gay, cessez cette confusion ! Pourquoi le sexe est devenu le pire ennemi des salafistes. Ni putes ni soumises en manque de "figurantes". Liberté de conscience et mariage gay, et bientôt la polygamiee et la zoophylie pour tous. Oui, les femmes aussi regardent du porno, et alors ? Il pleut des bombes sur Gazza, le père julien à ses poireaux qui ont gelés en alsace, Hollande patine dans la s’moule, le couscous va augmenter, l’ump est dedans. Oua ! c’est le pied ! on parle ni de la shoah aujourd’hui, ni de pétain, ni des bachibouzouks. Que de beaux et bons veaux de villes et de biens jolis rats des chants partisans bien bobosocialofranchouilles.... et suivies bien sur des bavasseries habituelles toujours toutes aussi bien pensantes, vous pensez que.. ? mais il serait bon que... ? blabla.. blabla  blabla et si et si et si ma tante en avait ? et si mon cul ? ah ! tiens j’l’avais oublié celui-là depuis trois jours qu’il me fait défaut. Le fait d’y penser me fait pressentir quelques fourmillements et chatouillements dans mes délicates terminaisons anales. Le côté obscur reprend ses forces, prémices d’une éruption imminente, comme ces anciens volcans que l’on croyait trop vieux.  
              Ah ! chouette. Aller, café et dans la foulée je fais. Moment passionnant, extrêmement vivant, tous les sens en émoi, l’endonèvre et l’épinévre à fleur de peau. Fortement concentré sur l’heureux dénouement d’une situation bloquée , je me pose en seigneur sur le trône tant convoité en pensant à l’UMP . Après ces trois jours de difficultés à exonérer, tout fier, d’avoir enfin la tarte à la porte du four, la marmotte qui tape au guichet, la taupe au bord d’la motte, la tortue au vasistas, enfin bref le moment tant désiré est arrivé, le négro tape aux carreaux, il est temps d’aller démouler le cake.
             Aussitôt la porte du four entrebaillée, aussitôt assis en position de tir pointé au Nadir. Les yeux implorants le Zénith, je tentais sans relâche de trouver la bonne position de l‘affût, dandinant du fût, titillant la bouche à feu, vérifiant l’œilleton, tintinnabulant le guidon, les mains agrippées aux longerons, la culasse écartée, l’âme devait s’ouvrir, le linguet en berne, il ne manquait que la cordelette, de mise à feu, le tire feu. J’ai bien assimilé en cet instant et ne maîtrisant pas la situation, que je n’aurais pas du faire mon armée dans le train, qui ne siffle d’ailleurs pas, mais dans l’artillerie et encore dans celle des tranchées et émule d’Émile Rimailho du tir à la verticale. L’heure n’était plus aux regrets mais à l’avenir. Je sifflotais alors le pont de la rivière Kwaï tout en pensant à Haroun Tazieff qui suite à des mesures effectuées sur l’écartement des lèvres du rift océanique, disait, Si l'ouverture augmente de deux centimétres en moyenne par an, il s'agit en réalité d'une succession d'ouvertures brutales de segments actifs, à compter en mètres sur des espaces de temps de l'ordre de cent ans.

                J’en avais des sueurs chaudes éruptives, pensez donc cent ans ! Mais je savais aussi qu’il avait développé des recherches sur le rôle des gaz dans les dynamismes éruptifs et qu’en cas d’absence, le magma au contact de l’air pouvait se solidifier. Cette malheureuse pensée vulcanologique entraîna illico la fermeture presto du conduit de cheminée, lieu de transit privilégié du magma de la chambre vers l’orifice de sortie. J’étais en nage, dégoulinant de sueurs, écarlate, l’estomac noué, le trou du cul stoppé, bloqué, immobilisé, paralysé, la peur au ventre. Je me devais de retrouver mon calme et Einstein m’y aida en me remémorant ce qu’il avait dit La peur est sans cause. Elle est imagination et elle vous bloque tout comme un piquet peut bloquer une porte. Brûlez ce piquet Ça allait mieux mais il est marrant lui, falllait-il encore le trouver l’piquet ! 
 

Faut pas emmerder les vieux, ni les prendre pour des cons !

 

 

           Avant hier soir en allant me coucher, joséphine me dit “ tu as laissé allumé dans la grange.” En passant dans la cour pour aller éteindre, j’ai vu qu' il y avait des ombres bizarres à l’intérieur, en train de me voler mon matériel.
Je rentrais donc aussitôt calmement, hésitant un instant entre le fusil au gros sel ou appeler la police. La bonne parole de sainte-mère toutoune encore bercée par les douces illusions gaucho de son ex, rapporteur du parti socialiste à la commissouille européenne, parvint à me faire render raison et à appeler la polizei.  
- Bonsoir, voilà,  il y a des voleurs étrangers dans ma grange...
- Oui, alors qui êtes-vous ? que faites-vous ? où habitez vous ? né ou ?  etc, etc  et après 3 mn de blabla et reblabla
- Mais je vous dit qu’Il y a 5 ou 6 ombres plus ou moins d’ethnies étrangères, noirs et ar…
- Monsieur, pas de propos racistes, pas d’accusation radicale s’il vous plait, et d’abord quelqu'un s'est-il introduit chez vous ?

 - Ben non, mais ils sont cinq ou six en train de me piquer tout mon matériel dans ma grange, ils ont un traffic gris garé sous mon chêne.
 - Bon, oui ! relevez le numéro du traffic, toutes nos patrouilles sont occupées, alors enfermez-vous chez vous et une d’elle passera dès qu'on pourra. Et prévenez la gendarmerie.
 - Oui, bon bien d’accord, okay, mais…
                          bip bip bip… J’ai attendu 10 minutes et voyant que bientôt il ne resterait plus rien à voler, j’ai rappelé la police.
- Re-bonsoir, je viens de vous appeler pour des voleurs dans ma cour, dans ma grange à Chantegeau
- Oui……..
- Alors voilà, ne vous inquiétez plus, j’ai sorti l’fusil et je pense avoir réglé le problème et paf raccroché net...bip bip bip...
 Dans les dix minutes, l’estafette  de la gendarmerie, 2 voitures de police, un camion de pompiers et le SAMU étaient là et les 6 ombres basanées maîtrisées et désarmées alors qu’elles s’enfuyaient. Ouha, Il ne manquait vraiment que l’hélicoptère !
John Wayne, très sérieux, décontracté, mains dans les poches d’un court manteau noir et ses cow-boys en blousons cuir sur adidas à cagoule, les mains sur le flingo, sont alors venus vers moi.
- Monsieur Le prince vous avez une arme ?
- Ben non, vous savez,  j’suis un vieil intello retraité ronchon, que des livres, des rhumatismes, des chats, des poules, des tracteurs, des
- Pas de fusil alors …
-  Non, je ne chasse plus et pas encore les nuisibles.
- Vous savez on a bien cru que vous aviez tiré, que vous en ayez blessés ou abattus !

- Moi, j’ai cru que vous n'aviez personne de disponible ?
Là, ils sont partis me laissant avec les gendarmes. Paperasses paperasses, ….café, café… puis pain, saucissons, rillettes, patés, jambons, fromages, pinards, chinon, saint nicolas, bougueil, café, vieille prune, williamine et vers trois heures du matin, cartes, numéros persos. Au cas où ? Ayant tous atteint enfin la position du cafard flytoxé dixit l’adjudant, il fallait rentrer au poulailler.
- Allez… bonne nuit rémiche et n’hésites surtout pas à appeler, le tout souligné d’un coup de raclette plus qu’irréglementaire.
- okay pas de problème,  rentrez bien …et attention aux contrôles…
- c’est nous l’contôle et si on en a un… on t’appele vieux con… et t’oublies pas… t’es obligé convoqué dimanche onze heures pour le gloutch du départ en retraite du Vieux.
Ben oui ! Faut pas emmerder les vieux cons d’anar et les prendre, gare à vous ! pour des vieux cons boboproutproutgaucho au garde à vous pour la garde à vue.
 Ce fut un départ en retraite comme il n’y en aura certainement plus, quatorze heures de gloutch ou une garde à vue à boire sans être vu.

Je décidais donc pour m’aider à réfléchir sainement de prendre une douche.

 

Cest à cet instant qu’on frappait à la porte, bénouze aux chevilles, ayant l’allure d’un homard ébouillanté sorti de l’eau de cuisson, les pinces balantes, la queue écrevisse repliée sous l’abdomen, le telson en berne et les uropodes ratatinées, les yeux révulsés exorbités, je remettais dare dare tout ce beau monde en situation décente pour accueillir le tambourineur chieur, lui, matinal.
- Bonjouuur... Monsieur Le Prince ?
- Ben oui !
Bonjour Marcel Vardin, je suis chargé par le ministère de la santé de faire une enquête de routine sur les personnes qui auront soixante cinq ans cette année. J’aurais un questionnaire à vous faire remplir, il y  en a pour cinq à dix minutes si vous voulez bien tout en pénétrant  dans la maison sans même porter son regard de fonctionnaire terreux sur les imposants travaux d’embellissement entrepris par ma pomme depuis trois mois. Merde !
- Bon ben d’accord... 
ne sachant plus quoi dire et voulant me débarasser du mal venu inconvenant incongru le plus vite possible afin de pouvoir trés vite me re-immerger dans mes investigations actuelles.

- Bon alors voilà en s’asseyant, dossiers beigeasses ouverts sur la table et bic bleu ringard cliqué en deux mouvements secs prêts à l’action administrative.

En refermant la porte je m’y reprenais à deux fois pour être sur de ne pas avoir révé. Un superbe 4 x 4 style Range Rover noir pour un petit rond de cuir fonctionnaire releveur d’enquêtes, bizarrrrre, étrange ?

  • Belle voiture c’est un Range ? - 

  • Oui c’est à un ami, j’étais en panne ce matin.

  • Sympa l’ami, vous voulez un café ?

  • Non merci, j’ai beaucoup de dossiers à traiter aujoud’hui et si je commence à perdre du temps…

  • Non non je peux vous répondre en le faisant.

  • Bon je veux bien. Alors Rémi Le Prince né le 21 octobre 1948 à paris 17ème de Albert Le Prince et Jeanne Trarieux….  etc etc.

  • C’est exact ?    tout était conforme….et au centime près.

  • Oui oui... lui criais-je de la cuisine en préparant le café mais un spécial rémiche pour le ducon qui m’en prenait pour un.

  • Et voilà voilà... vous voyez bien... on perd pas de temps.

 

Il soufflotte sur le noir et l’avale d’un trait. Ah le con !

  • Alors ?

  • Monsieur Le Prince avez vous eu des problèmes de santé ?

  • Non pas jusquà ces derniers mois.

  • Ah ! Ah, ah.. en passant immédiatement à la page 4 du dit dépliant.

  • et quels symptômes...? ces derniers mois avez vous donc eu ?

  • Bof, Ventre dur, constipation, mal au ventre, gargouillis.

  • Ah ah ! oui ? en passant immédiatement à la page 9 du même dit dépliant et en commençant à écumer, tel un chien hargneux, sur le bord des babines.

  • Et… coorpooreellemeeent ? en moussant de plus en plus, image type de la rage du fonctionnaire satisfait.

  • Vous vous sentez bien ? lui demandais je...

  • Nooon pas vraiment, j’envi de vooomir, le vente enfeu, comme vooou depi un moi ?

  • Ah oui mais Moi, j’arrive plus à chier Ducon et je voudrais bien savoir ce  qui vous amène vraiment ?

  • Mé le questionnnnère, fo coninnnuè le questionnaire cé impoootan...vooou avé…

  • Pour qui c’est important ? pour vous ? ou pour moi ?

  • Mai poou le ministèèèe, pou le gooouvenement... en gerbant sur la table.

  • Mais en quoi moi, petit bonhomme, retraité, je peux intéresser l’état ?

  •  Cé secret, ulta secquet… j’vooudé boooire

  • Oui je sais, ça fait toujours ça avec la mort aux rats mais y’faut pas emmerder les vieux cons ni les prendre pour des cons.

  • Véifié avé voou véifié

  • Vérifié quoi ducon ?

  • Vote anuce.

  • Quoi mon anus ?

  • alé véifié et endé conte.

 

           Le con !  ah le con, le con, aller me regarder le tou d’balle le matin au p’tit déje, ça m’donne envie d’gerber moi aussi, en baissant mon sac à glorieuse le dos à la grande glace empire revisitée art-déco murale, tout en effectuant un  travelling avec zoom arrière sur la partie concernée. J’ai recollé mon cul trois fois sur la glace en écartant bien les jouflues, mis un miroir entre mes cuisses pour une contre expertise et puis les doigts pour vérification et confirmation. Hé bien oui, irréel, c'est irréel ! 
Mains oui j' n’avais plus de trou du cul ! Disparu envollé évaporé comme si jamais existé, nickel chrome, juste une raie bien propre et bien lisse, comme celle entre deux énormes tétons. Tudieu ! Mais c’était quoi cette blague ? cette connerie ? en me précipitant vers le salon, pantalon bas et casaque noire pour avoir une longue et inexplicable explication avec ducon. Et là, comme mon trou, l’enragé du calbute s’était envolé et le Range rageant, patinait, dérapait valsait comme dans les bons polars télé pour disparaître, lui aussi, dans le halot blanc lointain  de l’étroit chemin qui s’enfonçait dans les bois bois croisant la 4L du facteur qui s’avançait vers moi. Juste le temps encore une fois de remonter tout le boksifflard et de remettre les choses en place qu’il amorçait déjà son deuxième tête à queue à mes pieds.

  • Salut les jeun’s en passant tête et catogan imposant par la vitre cassée de ce qu’il restait de portière.

  • Salut Thierry t’as le temps ? code secret qui veut dire tu bois un coup.

  • Pas trop t’as vu j’ai un constat à faire, y’a un con bourré qui vient de m’éraffler sans s’arrêter... mais j’ai relevé son numéro, l’enfoiré.

  • ça serait pas comme un gros Range noir ?

  • Ouai et y roulait comme un con, complétement  bourré, à fond la caisse, ah tu l’as vu ?

  • Aller viens, rentre, un café, un rosé, un blanc, un rouge, un 51 ?

  • Commence par un café, j’appelle steff. code secret qui veut dire Stéphane, notre capitaine de la gendarmerie de Richelieu.

  • Gendarmerie de Richelieu j’écoute ?

  • Ah c’est Violette, c’est Thierry, tu peux me passer Steff ?

  • Bé non il sont en mission, code secret qui veut dire, ils se balladent, tu l’appeles sur son portable.

  • Okay merci ma belle, bises.​

  •  

  • Allo Steff, c’est Thierry, j’suis chez Rémi, tu peux venir, puisque t’es dans l’coin. Et Steff, rien de grave. code secret qui veut dire j’suis dans la merde !

  • ............ on arrive.

 

Vraiment la matinée démarrait sur les chapeaux d’roues, comme le traffic bleu-Marine à antennes et girophare éteint qui stoppait dans ma cour, un vrai parking de fonctionnaires.
Je remettais du bois dans l’âtre, sortais les verres du placard, quand on entendit comme un essain de frelons dans la cheminée. Merde merde y’a l’feu dans la cheminée.
- Thierry regardes la cheminée dehors ça fume ?    
  y’a des flammes ?
- non mais ça fume noir, tu décalamines ?
- Arrêtes tes conneries passe moi une serpillère humide que j’bouche l’entrée du tuyau.

  • Et c’est pour ça que vous m’applez les filles ? Steff en rentrant dans la maison

  •  merde faites chier, Jean appelle les pompiers.

 

Ah bé  voilà il manquait plus qu’ceux là dans ma cour pensais-je en me brûlant les pognes pour dégager bûches et braises du foyer afin de boucher ce putain de tuyau de cheminée d’où tombaient de longues chipses incandescentes et c’était poutant pas l’heure d’l’appéro

  • Voilà l’trou d’bouché… ça fera deux.

  • Pourquoi deux ?

 

demanda Steff  en s’asseyant.

  • Plus tard Steff s’il te plait, pour l’instant c’est Thierry qui a besoin de toi pour retrouver le mec qui lui a bousillé sa bagnole.

  • Oui j’ai vu que tout son coté gauche avait dégusté, et alors ?

  • Alors ! le con qui m’a fait ça y’a à peine dix minutes s’est tiré sans s’arrêter mais j’ai son numéro de bagnole tiens.

  • Pierre pendant que Jean voit avec les pompiers trouves moi qui c’est ce mal-appris et appelles  Violette pour un AVP à 10H en CEI sur la RC7 Razines Marmande P34 C52 en CRTCHO et que Mathieu appelle Guy à Chatellerault, qu’il remonte vers nous, puisqu’il descend vers eux….! Ouai bon ! t'as compris et magnez vous l’cul, bordel de merde stoppez moi ce con avant qui ait d'autres conneries de faites bordel j'ai mes beaux parents a bouffer ce soir !

  • Donc se sera un cendrillon pour tout le monde !  en débouchant le nectar, un mélange de sauvignon et de chardonnay avec des notes d'agrumes et de pêches blanches, un splendide blanc du domaine de la Garrelière, propriété de notre pote François le magnifique, notre vigneron alchimique ésotérique bio, mon voisin et mon ami le plus proche.

 

Merveille ! l’énorme camion rouge éticellant avec une superbe grande échelle une EPAMC  ! oui une échelle pivotante automatique à mouvements combinés, tant désiré dans mon enfance était là et reculait lentement dans la cour. Les casques verts fluo sans précipitation s’avançaient vers nous.
Salut Georges, salut Steff, ça va Jean, salut germain, toi aussi t’es là Pierre, comment va
Fernand, et toi Lucien, bien Jacquo et toi nono, t’es là toi, pas encore en r’traite ? et toi André, salut Luc et toi Marc, salut Simon, ah mon Jacques, ça va toi Thomas,
- Hé ho ! les guignolles ça va durer longtemps les mondanités et les papouilles vous attendez qu’ça brûle partout.
- Olala le Rémiche ! mais n'était mal luné, n’avait pas fait son caca c’matin ? ça va y’a pas l’feu ! accompagné bien sur par un enchaînement d’expirations saccadées accompagné de vocalisations inarticulées plus ou moins bruyantes, dites rigolades à intonations plus ou moins grasses. En dix minutes Chantegeau était devenu un Décor de noël pour Playmobils. Pompiers sur échelle, sur cheminée, camions, tuyaux, estafette, gendarmes au téléphone, à l’ordinateur, 4L de la poste, Thierry, Steff, Georges et moi attablés le verre à la main et Cendrillon envolée.
- Les mouches ont pied Rémiche, déclara steff en posant son verre vide devant lui. Mais Cendrillon revenait sans cesse comme attirée par tous ces princes charmants. À onze heures quarante cinq tout était plié, rangé, nettoyé et j’en connaissais quatre autres qui l’étaient presque. Je surveillais dans le four la cuisson des confits tout en remuant les poêlées de pommes sarladaises, de cépes et de girolles, pendant que Thierry mettait  dix sept couverts aprés avoir rallongé la table avec une des civières plates des pompiers. Steff réveillait Cendillon et ouvrait  du Cinabre, la magie rouge de François, et chacun s’installait gaiement en bavardant gentiment autour de la table. C’est à cet instant qu’un deuxième fourgon bleu à antennes et immédiatement suivi d’un Range noir firent une entrée silencieuse dans la cour venant se garrer dans l’alignement improvisé, limite réglementaire. Dans ma cour !
Steff s’était déjà dirigé vers les nouveaux playmobiles.
- Ah Guy bravo tu l’a serré le con.
Ah merde, ils avaient ramené ducon chez moi.
- Ouai et il est pas beau à voir, il en tient une carabinée, ,il est tout noir violet
- Un black ?
- Non mais sacrément malade, il écume et me fait d’ces queues de renard dans l’fourgon, ça ch’lingue. Y faut qu’on boive un coup.
- Salut les gars. à la cantonade.
- Rémiche, voilà le lieutenant Guy, l’adjudant Jo et Momo de Chatellerault.
- Ravi, Thierry tu rajoutes 3 couverts et des verres, Steff tu les abreuve, j’amène les patés.
Je tournais en rond dans le carré, putain de merde, ducon y va cafter. Quel con ce Thierry c’était pas son heure à être là si tôt aussi, tout ça c’est sa faute. Quel bordel ! et ducon y pouvait pas aller crever plus loin. Bon on verra plus tard. Ce ne fut que vers dix huit heures après un court rompchi pour certains que momo s’inquiéta de ducon.

  • il est couché et Georges l’a osculté, y dort chef.

  • Bon tant qui dort il emmerde personne, ça va être l’heur d’l’appéro.

  • Sortez les bâches les gars, ça va jaffer sur les poussins, hurlait Georges à ses sapeurs, comme s’il partait au feu.

 

Pourtant aucun signe n’indiquait qu’iI risquait de pleuvoir et je n’avais plus de poussin depuis qu’une jolie renarde les avait adoptés. Je regardais les combatants du feu s’agitaient, sortir les lances, les pelles, les coffres, les bâches jaunes et tout au fond les bouteilles de 51, de chinons et de bougueils, pour l’eau et la jaffe ils comptaient sur moi.
Profitant de ce moment de préparatifs festifs, de calme avant que s’installent la nuit, la tablée et les paroissiens du sacro saint calice, les fidèles de la divine boutanche,  Steff et Guy en profitaient pour inspecter le Range, et retrouvaient évidemment la peinture jaune de la Poste le long des portières. Coffre, sièges arrières sièges avants, boîte à gants, tableau de bord dessus dessous, moteur et reviennaient avec l’attaché caisse noir du dénomé ducon.

  • Momo va voir sur les clefs de la voiture ou dans ces poches il doit y avoir les clefs de la valise.

  • Chef, j’ai trouvé ça sur la moquette en ramenant la voiture tout à l’heure... en agitant un plastique contenant un trousseau de clefs. Chaussant ses gants de chirurgie, Steff trouva immédiatement le césame adéquat.

  • Bingo !  
    Mais il n'y a rien ! Ouah ! pas de papiers, pas de dossiers, pas de flingue, pensais-je tout bas, non rien, nada, peau d’balle, que dalle, wallou il n’y avait rien.
    Et ça me rappellait quelque chose ! ….

  • Pas de papiers, pas de carte grise, pas de dossiers pas de cigarette, pas d’objets, pas d’stylo, un attaché caisse vide fermé à clef, on a rien, mais c’est quoi ce mec ?  Bon on verra ça tout à l’heure, fais péter le jaune.

  • Quand même ! t’imagines ça toi ? pas de papiers, pas d’portable,  pas d’permis, pas d’ carte grise, avec un Range comme ça ! et pas d’ dossiers, pas d’cigarette, pas d’biquet, pas d’objets, pas d’stylo, un attaché caisse vide fermé à clef, on a rien, on sait rien, mais c’est quoi ce mec ? Aller à la maison, aller GO les gars. Salut Georges, bravo et merci Guy, salut à tous, faites gaffe à vous, Thierry tu nous rejoins, merci à toi rémiche, on s’appelle.

 

Aux revoirs et aux revoirs, serrages de pognes, accolades, tapotages sur l’épaule, trois fois, dix fois, dans l’dos, embrassades d’hommes c’était une vraie manif pour le mariage à deux heures du matin. Ici on n’est pas à Paris, une alerte, un incident, ça s’arrose car on s’verra pt’être pas avant le prochain solstice que l’on fête tous ensemble, les villages proches réunis, où chacun amène ce qu’il veut autour d’un gigantesque feu.  
 

Je n’avais pas encore tout compris des désillusions.

 

Vous savez, ce sentiment ressenti lorsque les postérieurs spécieux, ne coïncident pas avec les visages qui se retournent.
Il faut dire qu’avec celle-là, j’étais gâté. Une vraie chiburnée du fifrelin avec le charisme d’une bouchot et l’éloquence d’un bulot. Ah ça, y’avait pas la lumière à tous les étages, seulement du gaz à tous les paliers, la vache ! Elle avait ouvert la fenêtre mais en toute évidence plus de braguettes que de dictionnaires. J’étais très attiré à cette époque par les phénomènes électriques, les étincelles, les raccords au réseau, les douilles, les ampoules, la tension entre les phases me passionnaient. Vu qu’elle avait constamment l’abat jour au ras de la lampe, je n’en étais que plus attentif et avec un culot frisant le toupet, je fus immédiatement intéressé, par son système de mise en circuit. Après une bonne fricassée de museaux bien servie, les pinces à dénuder en action, j’avançais lentement la rallonge, la fiche de connexion bien en main pour un enfichage de phase en direct  et créer un va et vient… J’aurais du me méfier car avec la bouche qu’elle avait elle ne risquait pas de tomber enceinte…. Oui, j’étais tombé sur une effrénée d’la merguez, une scrupuleuse du scorsonère, une méticuleuse de la tartine, une consciencieuse du goupillon, une adepte de la vis sans fin, une vaginique bloquée de la touffe. Vétillant sans cesse, genre poule qui a pondu un oursin, chipoteuse qui ne laisse pas le temps de te tricoter des cache-nez en poils de frisée, une pinailleuse de la tonte bio, façon green british mais tea for two.
- Pas touche ! me dit-elle après une remontée en catastrophe d’apnée à poids variable en tirant d’un coup sec sur la gueuse.
 - Ouha ! Ok, ok
De la même façon que Copernic a montré que la terre tournait autour du soleil et non l'inverse, Kant affirme que le centre de la connaissance est le sujet connaissant et non une réalité extérieure par rapport à laquelle nous serions simplement passifs. Oua ! balaise, ce n'est donc plus l'objet qui oblige le sujet à se conformer à ses règles, c'est le sujet qui donne les siennes à l'objet pour le connaître. Ceci a pour conséquence immédiate que nous ne pouvons pas connaître la réalité en soi, dite nouménale, mais seulement la réalité telle qu'elle nous apparaît sous la forme d'un objet, ou d’un phénomène. Et quelle phénomène !
Ayant vu dans la semaine, le dernier tango à paris… puisque j’ai pas eu droit à Pimprenelle ! je cherche le p’tit Nicolas. Et Paf ! itou, pas question de lui effleurer la capsule et encore moins de lui passer le fondant sur la rondelle. Un chouia déçu, l’écume aux lèvres, je me conforme donc à Kant et à cette unité de mesure du silence qu’est la pipe en déclamant Vigny “ Fais énergiquement ta longue et lourde tâche, dans la voie où le sort a voulu t'appeler “.  J’ai voulu vivre totalement ce moment de désir des sens du kāma-taṇhā, ce désir du vouloir-vivre  du bhava-taṇhā et ce désir d'annihilation du vibhava-taṇhā pour atteindre enfin le nirvanhā. Niet, nada, y’a pas à dire mais quand t'as les burnes enflées, le spirituel, il perd sa force. Je décide donc de lire “ l’introduction à la maïeutique “  attribuée à Socrate, qui fait référence au Théétète de Platon, au sens de faire accoucher. C’est fou et surprenant comme dans un présent gnomique, si proche de l’ataraxie, je ne trouve que des idées et des référents métaphoriques proches de l’action en cours. Le ciment des fondements illusions-désillusions étant acquis, je pouvais désormais en toutes libertés me livrer à toutes expériences périlleuses sans avoir de regrets, voir de remords. L’expérience disait Aristote est le point de départ de toute connaissance et nous apporte donc un véritable savoir. OH oui ! oh oui ! j’adore. ’’ Mais suffit-elle à rendre compte entièrement de celles-ci ? ‘’ a répondu bien plus tard, l’autre albosh rigoriste, toujours aussi drôle de Kant. Quand à elle ? elle pense toujours pas, elle fait ! , compagnonne du devoir, elle oeuvre. Elle me gamahuche sereinement le beaupré avec une expérience digne d’Aristote, et la Tététe de Mimi, pas celle de Platon, n’a pas tardée à gourmicher, sans douleur. Preuve que la maïeutique à du bon.

PRET POUR L’ENVOL

                  Après cette imbécile longue période de découverte et d’apprivoisement du canari en cage dite de l’adolescence, l’oiseau étant fin prêt et devenu rapace, je décidais donc de giboyer sans plus attendre. Il étant temps pour moi d’approfondir mes connaissances et décidais de m’enquérir du matériel adéquat, des exemplaires nécessaires et indispensables à parfaire mon éducation. Tel un fauve en chasse, tous sens en alerte, tous muscles tendus, silencieux, félin, près à bondir, je parcourais d’un regard Clint- Eastwoodien le terrain de chasse fort giboyeux des terrasses de café du boulevard Montparnasse. Le soleil dorait l’asphalte fraîchement mouillé, trottoirs et vitrines, tout était d’or patiné. Il y avait comme de coutume l’agité du bocal, ses mains sales constellées de vieux restes de croissant plongeant dans un grand crème gluant qui me donnaient la nausée avant l’heure. J’ai eu envie de gerber en l’ayant vu, je ne l’ai fait que beaucoup plus tard, en l’ayant lu. Mais il avait raison, l’enfer c’est bien les autres. Tous ces autres…. sauf bien sûr les amis, sauf ceux qui partagent nos mêmes idées, nos mêmes valeurs, nos mêmes convictions, sauf ceux qui favorisent et améliorent notre bien-être. Sauf ceux qui nous soignent, nous guérissent, nous flattent et ceux qui nous donnent du plaisir. C’est compliqué l’être humain. Ça veut toujours la tartine de l’autre, les pompes, les frigues, la voiture, le chien, le chat, la maison, la femme de l’autre. Mais c’est à cause, ou grâce à cette complexité, que je n’ai jamais eu de difficultés majeures pour devenir un redoutable braconnier. Alors, magnifique, cheveux au vent qu’il n’y avait pas, bohème, artiste, rêveur, poête, je m’inventais, je vagabondais, non je cheminais car avec des idées en tête et des sentiments plein le Coeur, on chemine ! Je m’acheminais donc vers mon destin, qui était là, entre deux établissements de renom, légérement en retrait, rejetée en arrière se donnant au soleil, elle lisait ! J’ai su immédiatement qu’elle serait le premier exemplaire de l’importante collection à venir, qui devait réunir des éditions limitées prestigieuses de référence que je me devais absolument de connaître et de détenir. Celle-ci avait au moins ouvert un livre. un Châteaubriant, merde, aie, je suis totalement inculte sur le sujet, mais bon, plus facile qu’Anaximandre ou Empédocle d’agrigente. C’est donc une romantique, il faut l’émouvoir, la surprendre, innover, lui faire entrevoir ce qu’elle n’a pas déjà ressenti. Allez GO !

Je me plante droit devant en la contemplant, l’admirant comme une peinture du Louvre ou plutôt comme lamartine l’a fait avec son lac. Secouant délicieusement sa chevelure ambrée, ses yeux gris bleus abandonnent langoureusemment Châteaubriant en une lente contre-plongée pour se fondrent immédiatement dans les miens émerveillés. Le temps s’arrête, elle attend, les lévres entrouvertes, une phrase, des mots et la dégustant savoureusement, je les lui offre comme ils viennent.
- Le péril s’évanouit quand on ose le regarder en face, disait Châteaubriant…….
- C’est effectivement ce qu’il dit, je viens de le lire il y a quelques pages ….   Et pour vous, je suis un péril ?
- Oh certes, oui, bien sûr immense… et plus le péril est grand, plus doux en est le fruit disait Corneille….. car tant que mon coeur conservera ces merveilleux souvenirs, mon esprit gardera ses folles illusions…  
- Décidement vous citez beaucoup. Vous répétez une pièce ? un numéro peut-être ? une camera cachée ?  à moins que ce ne soit un banal pari entre étudiants.
- Oh, non, Non non, pas du tout… uniquement le désir, le plaisir du moment, la contemplation sublimée, admirer le ciel, la voie lactée, vous, et tenter, oser l’instant magique où tout s’arrête, se confond, se transmute, s’unit sans avidité de possession, sans convoitises de vouloirs. Et puis la dissociation, l’abandon où chacun reprend le chemin de sa vie. C’est trés simple et je vous remercie pour cet instant d’éternité partagé. Voilà, c’est juste pour quelques souvenirs exceptionnels un peu fous et ils n’en sont que plus beaux si on les invente soi-même.
Les revers de l’espoir peut-être…
Et sans attendre de réponse, je me dirige in campo à l’intérieur de l’estaminet, m’assied à la première table venue et commençe à griffonner en commandant un café. J’étais conquis, elle m’avait totalement subjugué, envouté en quelques secondes. Plus j’étais sous le charme, plus le plaisir grandissait, plus je sentais le bohneur m’envahir. La tête enflamée, submergée d’icones entrainées en un tourbillant incessant, de lèvres, de cheveux, d’yeux, de mains, de nuque, toute une multitude de mosaïque d’images d’elle qui m’embrasaient pleinement, qui fusaient, s’entrechoquaient, révelant des milliers d’emmerveillements d’imaginaires . Mon coeur brûlant, exalté, semblait vouloir s’enfuir de sa prison corporelle, libérant en mes veines une distillation fluide et continue d’une essence rare, un suc divin, l’amour ! je ne pouvais que l’admirer silencieusement. Partirait-elle comme ça, normalement ? bêtement ? sans rien dire ?
Cafés après cafés, la très chic et adorable sophistiquée tenancière bourgeoise des lieux me servait très très gentillement, les lèvres ourlées abondamment rougies au raisin incomparable de Chanel, ongles superbes assortis, des yeux lumineux aux cils noirs immenses bleuis jusqu’aux sourcils soulignés d’un trait s’effilant à l’extrême, elle sentait l’envie folle de s’encanailler.
- C’est avec plaisir. Mais j’étais trop accaparé par Madame Châteaubriant pour répondre à ses très savoureuses avances.
J’échafaudais milles possibilités de rêves et d’espoirs dans les heures qui passèrent si vite que le soleil ne dorait plus l’asphalte, trottoirs et vitrines étaient redevenus gris. Les lumières de la nuit révélaient tout à coup les vérités du jour que le soleil cachait. Hesperos apparaissait. Il était vingt heures à l’immense horloge glauque et noire du boulevard Montparnasse .
- Vous aimeriez qu’on en parle ?
-Oh elle n’est pas très intéressante, style néo-classique revisité, sans génie et sans âme, dépourvue d’espoir. Ce n’est que le poteau indicateur du temps rationnel Chronos destiné à une fonction précise, comme le plupart des gens malheureusement et je préfère le temps Kairos, celui qui ne se mesure pas, celui de mes rêves de vie, pas d’outre-tombe, celui de mes illusions mêmes si elles sont perdues. Répondis-je machinalement sans me retourner.
- Les revers de l’espoir peut-être ?
Elle était là ! Plantée derrière moi, elle déposa avant même que je me retourne le Châteaubriant sur la table et disparue sur le boulevard. Debout idiot, je la cherchais partout du regard et attristé me rassis en ouvrant les mémoires d’outre tombe à la page une.
             Depuis notre rencontre furtive nous n’avons pu échanger ni espoirs, ni illusions. J’aimerai que nous puissions le faire. Je n’ai pas vu le temps passer.
À demain .
            Michèle.
Oua ! Demain. Mais quand ? peut importe j’y serais à l’ouverture et Il ne me restait que la nuit pour tenter de lire les mémoires d’outre-tombe. Je suis resté interdit lorsque André, mon vieux maître libraire de la rue de cherche midi me demanda si je voulait vraiment les 42 tomes d’un coup. Je lui répondit que j’avais endéans jusqu'à demain midi pour survoler l’œuvre mais que je possédait déjà le tome essentiel, fortement pressé sous mon bras bolchevique et que j’étreignais sur mon cœur. Qu’est-ce qu’il fou à sinistra d’ailleurs, celui-là. Il me conseilla un petit ouvrage qui contenait un résumé et l’analyse du texte en attendant.
- Et calme-toi t’es excité comme un boisseau de puces, pose-toi qu’on en parle. Aller un coup de Byrrh ! en extirpant deux verres coincés sur un Traité de l’impératif catégorique de Kant et entre Le but est d’être libre de Lucrèce et la Doctrine d’Épicure ce qui m’amuse beaucoup et ne passe pas inaperçu à l’œil malicieux de cet admirable vieux bougre-ronchon.
- Ah oui t’as remarqué, la cache de pandore, tu sais bien que le kantisme a les mains pures, en joignant les mains et regardant au plafond, son problème c’est qu’il a pas de mains, alors pour les verres je préfère la compagnie de certains.
 Après une bonne lampée, un claquement de langue contre le palais, un revers de doigt sur l’imposante moustache suivie d’une caresse au menton sur la barbe, un vrai père-noël ! en noir.
- Alors qu’est-ce qui t’arrive ? t’es encore fou amoureux ? et de quoi ce coup-ci, encore une chibrelie dont tu as le secret ?  t’as pas encore compris ? pourtant avec la dernière…
- Oui mais c’est grâce à elle et par ses longues soirées de silence apnéens que j’ai pu m’instruire et lire tous ce que tu m’as donné comme bouquins. Le Lysis sur l'amitié, le Phédon sur l'âme, le Banquet sur l'amour, la République sur la justice, le Phèdre sur le Beau, le Parménide sur les Idées, le Sophiste sur l'Être et le Philèbe sur le plaisir, mais là, je n’en avais pratiquement plus. Une overdose de Platon, de sucreries, ou de sucettes peut-être. Mais qu’aurais-je fait si j’étais tombé sur une jeune fille normale ?
- d’accord ça t’a permis de lire, ce que t’aurais pas pu faire avec une normale. Mais quand mêêêmmme.
- Tu sais très bien que je ne cherche rien, elles me tombent dessus comme ça. C’est pourquoi depuis hier, j’ai décidé de prendre mon destin en main, de me fixer des objectifs et de m’y tenir. Je me suis donné des buts, des livresimportants à lire, des films à voir, des musées à visiter mais surtout de vraies femmes à connaître.
- Et alors ?
- Et bien voilà, cet après-midi…… et de lui narrer toute l’histoire.
-Ah ouai ! Aller un coup de Byrrh ! et on ferme    en retounant la pancarte accrochée sur la porte et donner un tour de clef.
-Je baisse pas le rideau, j’ai une amie qui doit venir m’aider à trier les ouvrages que j’ai acheté à drouot.
- Elle est bien ?
- mais t’es vraiment un claibard, tu ne penses qu’à ça !
- non je me renseigne, j’étudie, alors elle est bien ?
- trop bien, superbe, une vraie femme comme on aimerait…mais
Je suis trop vieux et toi trop jeune et tu as  un bouquin à lire si tu dois retrouver demain ta mystérieuse Michèle.
Aïe, la vieille vache il savait piquer là où ça fait mal.
- Si bien sur, tu as raison, mais tu pourrais m’en parler, me donner un cours sur châteaubriant.
- je pourrais…. en remplissant de nouveau à niveau les verres.
- alors.. ? aller vas-y dis moi ce qu’il faut savoir sur Châteaubriant.
- Bon avant tout tu dois savoir que Châteaubriant…..
et le temps s’égraina en buvant ses paroles aussi avidement que les bouteilles de Byrrh,.
- arrête ! faut que j’aille pisser. C’est donc de l’endroit réservé à la chose que j’entendis la porte du magasin s’ouvrir bruyamment en râpant le carrelage et se refermer discrètement. Quelques phrases incompréhensibles d’une agréable voix féminine suave suivie de celle plus grave blues-crooner du vieux bougre. J’entrebaillais alors légèrement la porte pour glisser un œil inquisiteur à l’attention de cette mystèrieuse cliente. Elle était de dos, la tête inclinée pour mieux lire les titres des ouvrages exposés. Une fois penchée vers la droite et de plus longs moments dans l’autre sens. Quelle imbécillité cette manière de mettre les titres en montant ou en descendant sur la tranche suivant les éditeurs. Mais je l’avais immédiatement reconnu. Tout idiot, tremblant, ne sachant plus que faire, sortir de ma tanière et me précipiter vers elle ou rester là, tout bêta, à l’observer. Mon père noël revenait les bras chargés et tous deux se mirent à trier les ouvrages. Elle avait posé son manteau sur le dos de ma chaise mais je ne fixais qu’une seule chose, juste à sa droite posé à l’envers sur le comptoir, son livre. Je n’osais plus bouger, je devrais sortir normalement mais pétrifié et éméché, je ne pouvais pas faire un pas. Je me passais alors de l’eau sur la figure, me rinçais la bouche plusieurs fois. Elle était très belle, triant les livres en riant avec papy qui semblait avoir rajeuni de vingt ans tout en versant des verres de byrrh. et elle buvait ! Aïe, une des nombreuses icônes accumulées dans ma tête se brisa, sans bruit, mais pas sans dégats. Le temps passait, ils riaient de plus en plus, et ce n’est que quand elle prit son livre que le silence s’installa. Elle l’entrouvrit, le referma immédiatement et le montra à mon vieux bougre.
- que fait ce livre ici, andré ?
- c’est à mon ami qui est là, et il y tiens énormément
- votre ami ? ici ? il vous en a parlé ?
- Oh ça oui, il est tout à coup passionné par Châteaubriant alors je lui transmettais un peu de mon savoir avant votre arrivée.
- et… il vous a dit pourquoi ?
- non pas encore
- ah, parce qu’il vous dit tout ?
- non, juste ce qu’il a envie de dire, c’est un rêveur, un peu hors du commun, un écorché vif, un sentimental, un grand romantique avec beaucoup d’esprit et de charme
- oui je sais !
- comment vous savez ? vous le connaissez ?
- non pas vraiment, enfin pas encore…… en lui montrant ce qu’elle avait écrit.
- aïe, aïe, aïe, aïe alors là !…. je comprends mieux sa soif de châteaubriant, ou d’autres choses d’ailleurs.
- ah, c’est un dragueur, un coureur de jupons ?
- oh non, pas le moins du monde, c’est même tout le contraire
- alors, que cherche t-il ?
- mais Vous, toujours Vous, rien que Vous !
Alors là mon papy je l’embrasserais, il est trop fort.
- moi ? mais pourquoi moi ? et pourquoi ? pour une aventure ?
- non, pas du tout, je ne crois pas, ce n’est pas le genre je vous l’ai dit, il recherche l’exceptionnel, le merveilleux, l’absolu, le sublime et je vous connais assez pour croire qu’il ne s’est pas trompé. Ce qui m’étonne c’est qu’il ait osé vous aborder.
- ce n’est pas aussi simple, il est venu me voir, s’est livré en quelques phrases sans rien demander en retour, c’est moi qui suis revenu vers lui.
- Aïe aïe aïe alors là c’est foutu !
- Comment ça foutu ?
- Foutu  parce que les femmes lui courent après, elles vont vers lui, se donnent à lui. Il en évince tous les jours mais certaines passent à travers les mailles du filet qu’il a tressé, et il en souffre. Foutu parce que vous foncez directe après quelques mots échangés. Foutu parce que vous avancez dans son jeu comme il l’a prévu, parce que ce sera encore une défaite pour lui. À chaque fois, il y croit, il souhaite, il désire, il aime comme un fou et ne trouve jamais une relation vraie, saine, une véritable réciprocité. Lui, il cherche à se fondre avec l’autre totalement et surtout pas que sexuellement.
- Mais avec moi ? et puis il veut dévorer Châteaubriant.
- C’est vrai…. Parce qu’il ne veut pas paraître idiot. Mais ce qu’il cherche c’est une véritable fusion, pas une rencontre puérile.
- Alors rien n’est perdu ?
- Vous avez peur ?
- Je n’ai jamais ressenti ça, c’est étrange, mystérieux, débile
- Vous, que je connais depuis plus de dix ans, vous êtes troublée,
c’est la première fois que je vous voies comme ça, fébrile, sensuelle, heureuse, vous êtes amoureuse.
- C’est bête n’est ce pas ? et à mon âge, comme à seize ans.
- Il n’y a pas d’âge pour être heureuse, ne serait ce qu’un instant
- Et je ne sais même pas son nom…et il a attendu toute une journée que j’ai une réaction, et c’est votre ami, et où est- il ?
- Il est, il est,  je ne sais pas.
-Je suis là, en refermant la porte d’entrée, vous me cherchiez ?
-  Oui, non, enfin pas vraiment, mais viens Rémi, que je te présente Michèle une amie, que tu connais déjà il me semble ?
- Non pas vraiment, juste pendant quelques instants qui ont fait le beau temps dans ma vie et y ont déclencher une éternelle éclaircie. Bonsoir, Michèle je suis ému et ravi. 
- Bonsoir Rémi, je ne pensais pas vous retrouver si vite.
- André n’a pas eu le temps de me faire découvrir Châteaubriant.
- Non, mais je pourrais le remplacer s’il le veut bien.
- Maintenant?
- Oui, tout de suite.
- Et… il serait bon ne pas perdre de temps vous deux
 rajouta notre papy penseur en nous poussant dehors. 
Rémi, mon chéri, j’ai oublié mon peignoir sur le lit…et le pochon Chanel qui est dans mon sac à main… je suis dans mon bain, en haut… merci, bisous, mfou, mfou. Tu pourras après le marché, tu n’oublie pas les avocats, passer à la teinturerie rue Madame me prendre mon ensemble gris anthracite que tu aimes bien, tu fais attention à pas le plier il est fragile, le ticket rose est dans l’entrée. Ah oui deux paquets or Dunhil longues un rouge et un menthol avec Le Monde, et demande lui s’il lui reste celui d’hier. Pense à prendre quatre tartes au pommes chez poilane, mais dépêche toi on dîne chez André. Ah oui prend lui un cigare, un Davidoff numéro deux tu sais, ça lui fera plaisir. Tu pourras poster mon courrier qui est dans le tiroir du haut de droite de mon bureau,  s’il te plait. Et prend tes clefs…. Et oui, cela fait aujourd’hui deux ans jour pour jour que Michèle et moi vivont dans son appartement de la rue Dufour. Extraordinaire premier trimestre,  merveilleux second, superbe troisième, trés bon quatrième, en gros, une excellente année ! Un bon nouveau trimestre, un moyen, un passable, puis un, peu mieux faire, suivi d’un c’est dommage d’en arriver là, de ne pas rester comme au début. C’est terrible d’avoir envie de fuir ce que l’on a tellement désiré. Aujourd’hui je connais bien Châteaubriant, Lamartine, Rousseau, Musset, Hugo, Sand, Chopin, Litz et les autres
J’en déduisais que les femmes étaient beaucoup plus efficaces que l’éducation nationale pour enseigner et nous développer intellectuellement alors que, paraît-il, nous ne pensons qu’au sexe. Mais il est que, si certaines nous donnent le temps d’assimiler, d’autres nous abreuvent jusqu’au vomi de leurs envies, de leurs passions, de leurs aspirations !  Rappelez vous la première, avec les grecs pendant ces interminables moments de solitude avant l’orgasme. Et celle-ci avec les romantiques avant, pendant et après toutes ses soifs d’élans troubadours de coïts inninterrompus. Et  pour en déclamer, j’en ai déclamé du Lamartine, de Musset à Hugo, de Nerval à De Vigny et finirai donc cette aventure par une contrepeterie de lui : J’aime le son du cor, le soir au fond des bois, vers qu’elle adorait car elle entendait bien sur, j’aime le sort du con, le boire au fond des soies.
J’avais encore beaucoups de choses à apprendre avant d’atteindre le but que je m’étais fixé et décidais donc une fois la porte close de ne plus faire le marché, le teinturier, le boulanger, le romantique et le reste.
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,

Je pourrais encore sur l'océan des âges

Jeter l'ancre ailleurs quelques jours ?
Je parcourais tous les points de l'immense étendue,

Et disais  Oh oui partout le bonheur m'attend. Mais qu’une nouvelle s’approche me lire Esope Ce sera " touches pas à la belette, salope !
Mais levraudons sans perdre de temps. Les mains dans les poches, marchant à grands pas décidés sur l’étroit sentier de ma vie qui s’ouvrait à nouveau devant moi, je retrouvrais le ciel de la liberté, de l’espérance et du rêve qui jaillissaient entre ces hautes futaies de passions, de convictions et de fanatisme romantiques dans lesquelles elle m’avait enfermé si longtemps. Et sans attendre je m’élançais avec furie dans le n’importe quoi, le n’importe qui pour me donner l’illusion du tout est possible, vers un nouvel espoir de liberté. Entrainé immédiatement par le hall d’entrée pour sortir dans la rue, je fus aspiré par un tourbillon alcoolico-fétide-vinasse d’une pouffiasse fadasse de blondasse, une grognasse fégnasse, grosse mollasse et grasse bécasse à la tignasse filasse à l’air bonasse mais plutôt homasse qui me colla immédiatement sur la paillasse de son mini studio en rez-de-chaussée. Et sans préambule, ce fut direct à la crevasse la vorace ! que j’enfourchais pugnace et j’enfournais sa rosace tel un théropsidé rapace, comme ces dinausaures coriaces tripotanus et perforanus. Redoublant d’audace, j’accomplissais en préface des prouesses éfficaces dignes d’alpinistes tenaces, de varapeurs et de danseurs fugaces aux justes au corps prout-prout-rose-taupe, comme celle d’ailleurs coincée entre mes cuisses sons et couleurs compris, en des demi tours de burnes vrillées, des postfaces en saltos avant-arrière stupéfiants de balancements de joyeuses, passant de la bascule à l'appui sur lêvres parrallèles horizontales à la bascule de fond aux parrallèles verticales , du demi-tour Flip-flap du croupion à la galipette avec grand écarté arrière des boules rentrées, de l’okino free-hip-underswing au poirier hip-hop renversé boules éventaillées servies sur canapé, un p’tit aparté par renversement saut carpé de la rondade décallotée avec  passement filé du gland et saut de l’ange des valseuses. Compendieusement, un vrai gymnaste ! au vrai sens obvie.  Redescendu sur terre, désormais tunnelier, vite travailleur de fonds, galibot, porion et soutier à la fois, l’étireur de poiçon en berne, la rainette bien en main, le taillant au fleuret aiguisé je burinais l’enfonçure, élargissait la tranchée à coups redoublés de pics à veine bleuie afin de dégager l’berlingot. Les joues dans la guimauve, le nez dans la barbe à papa, n’en déplaise à sainte Barbe patronne des géologues et des mineurs de fonds par extension, il se transfomait émouvant stalagmite, rapidement en sucre d’orge, le goût en moins. Plus proche du hareng que de la guimauve !  je tressaillis intantanément pensant être en face d’un travesti et vérifia presto recto s’il tel en était le cas. Au bowling on peut mettre trois doigts dans la boulle et je m’en réjouis voyant que cinq se sentaient perdus. Aïe aie aie j’étais tombé sur une sacré chaudronée d’la bâche et n’étais plus ni en longueur, ni en largeur à la hauteur de la tâche. Au chaudron des douleurs, chacun porte son écuelle disait Henri Estienne. N’étant pas géologue-spéléologue en spéléothèmes ni gynécologue en chaudronerie, mais ne pouvait laisser la bougresse dans cet état lamentable au taux de fusion avancé de la vulve. La vulcanologie me sembla plus adaptée, et aux grands maux les grands remèdes ! Donc le refroidissement par contournement des ailes à l’arrière de l’incendie s’imposait. Et sitôt recto dit, sitôt verso fait, le potiron façon citrouille, fion tendu en position de soupape de refoulement pour émissions de gaz ou autres signes avant-coureurs de remontées, je pouvais délicatement, délicieusement, tendrement et efficacement buffer, souffler en vaporisant cheminées, filons et conduits, la nuée ardente à la bombe d’évian. Doucement, lentement et tranquillement la tempèrature redescendait. Nous avions échappé de justesse aux coulées pyroclastiques, à la remontée du magma, à l’embrasement du pétard, à l’explosion. Nous pouvions reprendre l’étude des affleurements des anciens systèmes volcaniques éteints et érodés et s’adonner gentiment à nos figures de style gymnanisco-artistique, mais plus calmes, façon hata yoga ou yoga asana, en Sanskrit “action d'atteler en se tenant tranquille.” De la salutation à la lune gibbeuse dans l’espoir qu’elle sera pleine, au chien la gueule dans la pelouse cherchant son cul, qui n’est pas sans me rappeler les honneurs avec trompes de chasse à l’air si connu mais les paroles beaucoup moins
Connais-tu la charmante manière
Dont se saluent nos amis les chiens?
Ils se sentent d'abord le derrière,
Au lieu de serrer la main.
Comment vas-tu? Sens donc mon cull.
Je vais très bien, sens donc le mien.
Et ton mari, renifle encore,
Et puis le mien, un vrai trésor.
Voici donc la charmante manière,
Dont se saluent nos amis les chiens,
Ils se sentent d'abord le derrière,
Au lieu de serrer la main.
Mais ne nous laissons pas divertir par la chasse, j’y reviendrais plus tard car cela me rappelle une….. non plus tard, reprenons...
de la salutation à la lune gibbeuse dans l’espoir qu’elle sera pleine, au chien la gueule dans la pelouse cherchant son cul, en passant par la révérence de l’oeillet fasciculé au nénuphar à rhizome avec génuflexion d’adoration au bégonia tubéreux, s’ouvrait à moi tout un programme de jardinage en perspective, cavalière bien sur ! Labourage et Pâturage sont bien les deux mamelles de la France si je m’en réfère à Sully. Il n’était donc pas envisageable qu’après ce défrichage intensif voir excessif  prodigué à la couche arable, qui consiste à l'ouvrir à une certaine profondeur, à la retourner, avant de l'ensemencer. Impossible de ne pas profiter des joies bucoliques néphrétiques du pâturage, et dans ce domaine j’excellais, ayant eu auparavant une aventure pastorale désinvolte mais néanmoins terriblement épique et en corrèze. Ah oui… et encore aise,
            C’était au mois de Mars, celui des ides, des giboulées entrecoupées de soleil pâlichon et printanier qui réchauffait lentement la terre encore glaciale des agressives gerçures rigoureuses et mordantes de l’hiver. Les pâtures étaient gorgées d’eau, le sol aux limons argileux se transformait en bourbes, en véritables bourbiers au moindre accident prodigué en ses flans. Contant délicieusement fleurette et pensant bassement zigounette en ce mois de réchauffement climatique à une très fraîche jolie poupée croquante, véritable effigie rurale de Perette, légère et court vêtue mais sans pot au lait, de souche castelségurienne. Pierrette, elle dont la susceptibilité de paysanne fière se blessait d’un regard disait Emile Zola, était joyeuse, toute gaite, malicieuse comme une belette dont sa chevelure avait gardé cette éclatante couleur feu d’écureuil. Elle était merveilleusement fruitée, toute tachetée de petites et tendres éphélides sous ses yeux verts de gris, on pouvait penser à Perséphone en la voyant mais sa mère n’avait rien de Déméter même si son père se prenait pour Zeus après plusieurs chopines de son nectar des vieux. Il me vint ce jour-là et je ne sait pourquoi à l’esprit que Perséphone… chez les ces enfoirés de romains, c’est Proserpine. Pourquoi existent-ils de tels mots images qui nous font perdre le tendre et romantique fil d’Ariane d’un long fleuve tranquillement poétique pour rejoindre les effroyables cascades des torrents impétueux, salaces et libidineux ???  près desquels nous nous dirigions traversant ce fameux pré, très très fortement pentu. Passant devant elle, pour ne point qu’elle chu, lui tenant la menotte et patatras, splash, elle glissa et chutta. Tous petons en avant, magnifique fuselage de cuisses lisses et dorées, écartées, l'entre jambe stoppée net miraculeusement par mon mollet d’acier se retrouvant instantanément, malgré moi, placé là ou il ne fallait pas, coincé dans les starting-block, en pole position.
Laissant mon pied bien protégé par mes bottes Aigle à crampons d’hiver, fermement enfoncé dans le sol glaiseux, je m’allongeait délicatement sur elle pour l’empêcher de chasser plus bas, de se dérober un peu plus. Ses jolis bras entourèrent immédiatement ma tête que je ne maîtrisais déjà plus pour donner à ses lèvres l’écart nécessaire à rejoindre les miennes. Buccalement unis, soudés l’un à l’autre, il n’était pas question de bouger sans risquer la terrible dégringolade en bobsleigh façon kamasutra au bas du pré. Je sentais ses reins faire des efforts de tension extrêmes pour s’enfoncer dans le sol afin que nous ne dérapions point. Malheureusement nous avons très vite dérapé, tout en écartant sa légère et fine dentelle elle cherchait désespérément dans mon jeans un point pour s’atterrer car nous sommes sur terre mais elle, elle voulait s’amarrer. En fait elle cherchait tout simplement une bite d’amarrage ! Ce qu’elle trouva et se cramponnant à elle, tenta de s’atterrer. Ah ! Putain de pré en pente ! Accroché griffes sorties aux rares pieds d’herbe encore existants à ma portée, mes pieds bottés s'agitaient en tous sens comme un hamster dans son tambour, balayant l’air et fauchant la terre  sans trouver prises. Tous mes efforts étaient vains. J’étais dans l’impossibilité totale de varapper, de trouver la voie vers l’inaccessible edelweiss. Plus je tentais l’amarrage, plus l’atterrage s’éloignait laissant vain tout arrimage, et plus je labourais le prés, plus j’amenuisait mes espoirs de la bourrer. Oh, des va-et-vient incessants certes ! mais dans ce putain de pré en pente ! Complètement à bout dans la boue, je me mis soudain à rire en me remémorant ce bon Monsieur de Talleyrand qui, ayant aidé un vieux bouc de duc à offrir ses faveurs à une très jeune et séduisante baronne, fut assailli par la cour  par des  Alors ?Alors ? Alors ? comment s'en est il sorti ?  il aurait répondu  Oh, le tout pour lui ne fut pas d’en sortir….
      Et nous, nous en sortir, allors que nous ne voulions en aucune manière y entrer, nous nous trouvions enlacés, envasés dans un immense  boubier, en vase clos, épuisés mais pas ravis. Fallait-il que l’on s’aime et qu’on aime la vie pour aller nous laver dans l’eau de la claire fontaine elle me tendit ses bras, ses lèvres comme pour me remercier car depuis ce jour, sans prier Dieu, nous y sommes souvent retournés.... et longtemps au coucher du soleil, sur ses bords bien plats, nous sommes restés. Mais levraudons sans tarder, le temps m’est compté.
           Ah, quel admirable moment que ce matin d’hiver, point de non retour de la nuit et exode vers l’avenir d’une longue journée ensoleillée de Mars où, éveillé aux aurores par un  lancinant  dridrizizi continu qui égaillait les diatribes pessimistes de l’Alain Finkelkraut de la France cultivationnée encore endormie. Hé oui, Toutone s’épilait le frifri ! Elle se rasait plus que minitieusement la sacoche. Il faut dire que depuis l’été déjà fané de trois mois d’autômne pluvieux, la cressonière s’était considérablement dévelopée et le persil dépassait désespérément du cabas. De petits aïes et ouilles s’associaient solidairement au plumage du dindon agrémentant agréablement  l’amphase mielleuse du fin kelkraut qui survolait ce matin là, le très fin La Fontaine qui lui, m’avait fait très tôt, face à la bêtise violente et forcenée du réel, préférer la vacuité des choses, la dérision et le rire plutôt que les lamentations et murmures des murs porteurs d’un présent à l’agonie et des pleurs, jérémiades perpétuelles d’un ancien monde périmé.
Le dridridri  de Zouzou ne zizillait plus, la venelle était enfin dégagée de tout obstacle incongru et se réouvrait enfin à la circulation, c’était l’autoroute ! à la pelouse calcicole gazonée façon green. Du sporran écossais à crin de Galloway, j’avais et heureusement  échappé à la taille sévère en ticket d’métro, à la moustache fürher très “ in “, fureur du moment, au sens interdit verticalisé, au i futura gras bas de casse au point inversé façon Bauhaus, à la touffe en taupinière, à l’aumonière à la fondue d’poireaux, au moucharabieh Nasrides d’la boite à grigris, au patchwork indien du gousset à grelots et à l’imposante touffe de l’origine du monde de Courbet, lui même pouvu en miroir de son oeuvre d’un menton itou, en énorme tablier de sapeur. 
Les premiers frimas matinaux surgissants, j’étais ravi de cet exode de la zibeline sibérienne rendant derechef supportable l’accés au corridor migratoir impracticable depuis les brouillards de Brumaire. L’impraticable s’évanouissait pour laisser la place à l’envisageable exécutabilité, à l’éventuel accéssibilité praticable et désormais abordable de l’entrée de la souricière. Pas de précipitations frénésique, seul, égrotant valétudinaire en mes terres de Chantegeau, j’aurais pu craindre les bousculade impétieuses de jeunes coqs fébriles boutonneux présomptueux, au tourniquet du bohneur, au portillon des origines. Si d’aventure moults blanc becs, aux étendarts enflammés portant haut leurs désirs aux portes du domaine montraient leur nez pour tenter de s’astiquer l’manche, par le manchon de zibeline de Toutoune interréssés, il ne leur faudrait pas oublier que le vieux braconnier guette et veille au grain, qu’il vaudrait mieux bien regarder où l’on met les pieds que de zieuter au loin la cassette convoitée. Et oui, car ça fait mal et si ça fait mal, c'est que ça fait du bien un aller de rejets de noisetier tendus et libérés à grande volée dans les mollets, de se pencher pour s’les frotter en se prenant illico un retour de tout l’paquet qui servait à les tendre dans la tronche et d’se retrouver le cul en terre dans les barbelés au sol enfoncés et aux piquants de grate-cul habillés, se ré-enroulant  illico façon boule de ronce épineuse  sur le malotru, le malvenu mal au trou. Pour ces grands moments d’émotion, il faut ici remercier Ellwood et Glidden et  l’analyse d’Olivier Razac pour cette magnifique innovation qu’est le barbelé, pour ce passage progressif du physique de la clôture à l'optique de la surveillance, pour ce contrôle de l'espace discret et interactif, inversant le jeu des visibilités. Là où l’on pouvait se faire furtif pour attaquer une barrière ostensible, désormais, c'est la limite qui se dérobe aux regards et aux mains de celui qui tente de la franchir, tandis que le mal veillant surpris, reste en pleine lumière, exposé à la réplique. Et la réplique, ça fait trés mal ! Un gros bobo culcul pendant plusieurs jours mais ça évite aux malveillants d’avoir le bovidé aventureux, le veau affolé dans la prairie, le héron trop prés du ruisseau, le roseau se prenant pour un chêne, la bergeronette vagabondant dans l’buisson, la mésange charbonnière aux abords du terril, le coucou prédateur déjà dans l’nid d’autrui et d’avoir des intentions bio dynamiques de plantation sauvage printanière en plein mois d’hiver. Éclipse de lune gibbeuse descendante n’empêche pas soleil de briller, et l’innovation de l’intempestif fil de fer barbelé est une virtualisation de la délimitation spatiale, parce qu'il privilégie le léger sur l'imposant, la vitesse sur le blocage, la lumière sur l'opacité et le potentiel sur l'actuel. Virtualiser ne signifie pas rendre moins réel, mais opérer un transfert des opérateurs du pouvoir matériels et figés vers des opérateurs énergétiques et informationnels plus dynamiques. Au lieu d'immobiliser une forte quantité d'énergie sous forme de tours et de remparts, le pouvoir moderne tend à constituer des dispositifs mobilisables à volonté qui n'agissent, et donc ne dépensent, que lorsque cela est nécessaire. Cette virtualisation ne signifie pas un contrôle moindre de l'espace. Tout au contraire, l' allégement de la présence en acte des séparations se fait au bénéfice direct de la capacité d'action du pouvoir, c'est-à-dire de sa puissance. Faut quand même pas déconner, les v’nimeux, les nuisibles faut les stabiliser, les éducationner ou les éradiquer et il y a nombre d’espèces dont certains mustélidés, genre zibeline en voie de disparition qu’il est de mon devoir de protéger. Mais laissons là l’élevage pastoral des grandes étendues Illinoises et levraudons dans nos bocages en Richelais et Rabelaisie car nous pouvions dès lors laisser derrière nous les tracasseries post hivernales  et donner libre cours à nos véléités pré-printanières. Monsieur de Finkelkraut avait depuis belle lurette terminé ses besoins féconds matinaux sur la france Culture, et moi les miens étaient toujours comme Le Monde, en gréve momentanée de distribution, syndiqué CGT pas aux abonnés absents d’la selle et sur le point d’être encarté STC. 
Les partisans au visionnages, papouillages et tripatouillages pour tous étaient momentanément évincés et temporairement indisposes, pimentés au derche transformé provisoirement en passoire à nouilles par le vieux con réac traditonaliste anarcho de doite que je suis et ça doit sacrément tortiller du fion car les gratte-cul d’églantier allaient bien mettre deux à trois jours pour qu’ils perdent leur efficacité. Quand à moi, éternellement  fidèle au vieux principe Shadocks qu’ il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes, je repositionnais consciencieusement tous les pièges à cons autour de la proprieté non cloturée pour laisser aux romantiques en herbes et  à l’ombre de mon ancestral grand chêne promener au hazard leurs regards sur la plaine dont les reflets changeants se dérouleront à leurs pieds. Assis dans l’herbe, j’enfonçais un à un les cynorhodons vermillon dits gratte cul, des prolifiques églantiers environants, un sur chaque pic du fil barbelé retendu et  judicieusement enfoncé dans la terre meuble ne lassant que les fruits apparents parsemés  ça et là de leurs semblables. Moment délicat que la retente des verges de noisetiers, risquant à tout instant d’être l’arroseur arrosé résultant d’un faux mouvement libérateur des tensions en libérant les jeunes sions qui ne manquerait pas d’en cingler l’ artisan. Connaître les cueillettes de braconne n'a pas nécessairement vocation de les appliquer me disait mon grand père, garde chasse et fabuleux piègeur déjà reconnu dan les tranchées de Verdun. Je vérifiais donc très consciensieusement tous les collets à détente, les passes fleuries, les enfilettes à arc bouté, les pousses culs, les filets lanternes en bourses à flaneurs, les poches à lapins pour indiscrets, les éperviers tendus à écolobobo bagnaudeurs, afin qu’aucun ne soient véritablement dangereux, tout en restant dans l’esprit du seau d’eau sur la porte ou de la tarte dans le pif. Je ne donnais plus la mort aux animaux depuis bientôt quarante ans, mais j’aimais les capturer le samedi pour mieux les relacher le lundi aux nez de mes copains chasseurs du dimanche. J’écrasais donc au pilon les baies blanches de gui pour que la viscine  collante s’empâte avant de rajouter l’épaisse substance brunâtre obtenue après une longue macération de l’écorce intérieure verte pilée, issue des jeunes rameaux de Houx récoltés en juin dernier. Oui, une Glue pour Bécasses se prépare longtemps à l’avance, car les baies de gui n’arrivent que beaucoup plus tard, en même que ces magnifiques bêtes pour qu’elles ne sentent plus le touché du vil prédateur tonton flingueur, l’homme. Le glutineux d’une glu doit se confondre avec le bois sur lequel elle s’enduit ne faisant qu’un avec lui, sans coulures ni grumeaux, ne laissant adhérer ni pollens ni poussières, mais uniquement les pattes de l’oiseau, sans que son duvet et ses plumes ne s’encollent. C’est là tout l’art d’une capture propre, à la main, qui permet de libérer l’oiseau après un bisou complice sur son long bec. C’est en tout cas ainsi que mon grand père me l’avait enseigné. Tout comme cette colle blanche à papier que nous mangions enfant à plein index crochu  qu’il  nous concoctait avec de la farine, du sucre, de l’eau et des noisettes pillées. Ce n’est que beaucoup plus tard à Paris que j’en retrouvais une approchante au goût plus amande amère dans des petits pots plastiques jaunes, verts, rouges ou bleus et avec une petite cuillère blanche en prime.
À tous les imbéciles battus, à tous ceux qui n’ont pas approfondi à l’extrème le thème de leurs convictions.
Les goûts et les couleurs comme les idées, les opinions se discute, et ne deviennent convictions  que si l’on a acquit toute la connaissance sur le  sujet, et là il faudrait être fou furieux inconscient et présomptueux débile pour le pense, le croire et l’affirmer. Des opinions, oui  des convictions, non ! Tel est le point de départ de la fierté intellectuelle disait Cioran. Malgré tout, ma profonde conviction est qu’elles causent beaucoup plus d’irrémédiables collisions que de simples embouteillages d’opinions.
 Malheureusement, à la porte du bon sens personne ne se bouscule, alors Mourir pour des idées, d´accord, mais de mort lente.
 Un convaincu c’est un imbécile qui s’est fait battre parce qu’il ne maîtrisait pas le sujet car quel est le sujet que nous controlons, dominons,  dans lequel nous excellons et que nous sommes capables de maîtriser ? Et de quoi pouvons nous bien être convaincus, si ce n’est la bassesse et la bétise humaine.  Alors comment ne pas haïr toute conviction, cette certitude, cette croyance ferme et inébranlable, ce fanatisme aveugle ? Amour, humanité, mariage, idéal autant de mots pour cacher la révulsante hypocrisie de notre condition, autant de mots pour mieux se leurrer sur le bien-fondé des convictions. Hors l'ignorance s'accompagne de convictions et suscite le fanatisme, seule forme de volonté qui puisse être insufflée aux faibles, aux complexés et aux timides. Dès lors leurs convictions appellent persécution bien sûr tout ce qui contrarie leurs absolutisme. L’opinion est un point de vue, c’est un sentiment fort dont on peut discuter, mais les convictions ne sont guéries qu'à coups de fusils.
 Quand les convictions entrent dans la cervelle d'un homme, il n'y a que la mort qui puisse le délivrer. Le convaincu ne se pose pas de questions, il ne connaît pas le doute, il sait, il pense qu’il sait.
Il est persuadé de détenir la vérité, il est définitivement enfermé dans cette certitude, il ne peut donc plus participer aux échanges, il perd l’essentiel de sa personne et il n’est plus qu’un objet prêt à être manipulé ou tué, ce qui a permis à Nietzsche de dire que les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les petits mensonges des opinions.
Alors vous l'ami les Tommies, vous l'ami des Teutons
Que, de vos vérités, vos contrevérités
Tout le monde s'en fiche à l'unanimité
De vos épurations, vos collaborations
Vos abominations et vos désolations
De vos plats de choucroute et vos tasses de thé
Tout le monde s'en fiche à l'unanimité
L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons
Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts
Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! je vis encor.

 

DUCON ET DUGLAND

 

 

DUCON ET DUGLAND.

Le monde s’agite ! Notre pays est submergé par l’information. Un fait bouscule l’autre, feux d’artifice ici, incendie de voitures là, et des cris de joie devant les flambées pour les uns et les gerbes pétillantes et éphémères dans les ciels étoilés de la  nuit parisienne ! Certains feux sont, semble-t-il, plus méritoires que d’autres pour les médias. Allez savoir pourquoi. Les feux des incendies de voitures et de poubelles d’Issy les Moulineaux, de Boulogne-Billancourt, de Nantes, de Marseille, de Paris et dans tellement d’autres villes de France, n’éclairent pas nos charmants journalistes de la bien-pensance qui ne les voient pas ! Forcément, puisqu’ils ont le nez en l’air à regarder d’autres feux plus ludiques et plus festifs. Et puis après tout, ce ne sont que des voitures brûlées, des feux de poubelles, des CRS sur le pied de guerre et des pompiers au feu ! Normal !

On ne peut pas être sur les Champs, même élyséens, et dans les périphéries des banlieues en émeutes. Nos journalistes ont bien compris que « l’information » aujourd’hui doit-être souriante, faire plaisir au bon peuple, le rassurer, lui dire les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux. Alors nos communicants, et pour notre plus grand bonheur bien sûr, transforment les mots vrais, ceux qui ont un sens commun, compris par tous, mais qui malheureusement rendent les citoyens tristes, voire souvent désespérés devant la dureté des « choses de la vie ». Cette fâcheuse vérité si tenace qui traduit dans ce pays, un véritable champ de misère relativiste, et à tous les points de vue. Nos braves journalistes suivent, et décrivent la réalité en prenant des précautions élémentaires de type Polnaréfien : Je l’appellerai sans la nommer, je suis peut-être démodé, le vent d’hiver souffle en avril, j’aime le silence immobile. Entendez cette musique des mots qui disent… sans rien vous dire.

Nous sommes devant notre télévision et, d’année en année, nous entendons les mêmes bruits de nos intervenants. En hiver, il fait froid, pensez à vous couvrir, aux SDF, au Restaurant du cœur, etc. Et puis, c’est bientôt le Printemps, en avril ne te découvre pas d’un fil, etc. En été, il fait chaud, forcément trop chaud, et attention aux petit vieux, sans compter la sécheresse qui, on se demande pourquoi, n’a jamais lieu au mois de mars. En automne, les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et c’est reparti pour un tour.

Entretemps, il y a eu la Grèce, les mensonges des uns, les promesses des autres que l’on peut mettre dans le même panier, d’ailleurs. On a joué à se faire peur ? Non, chers lectrices et lecteurs, on joue à faire peur à Ducon et à Dugland qui s’interrogent, se demandent si l’€uro finalement, ce n’est pas une escroquerie, un piège à con-tribuables béats.

Dugland pense que la Grèce va sortir de l’€uro et que ce sera l’occasion de voir si les Grecs ont des couilles ! Ducon pense que c’est lui qui va encore payer la facture des Grecs et n’a pas envie de vérifier de prés si les Grecs en ont !

Bien entendu, tous nos journalistes de la bien pensance aux ordres, nous disent le regard grave, que la situation va être catastrophique, sortir de l’€uro, quelle folie n’est-ce pas ?

Monsieur Ducon commence à gueuler assis dans son canapé en sirotant une bière, et Dugland se marre d’avance.

Sauf que les dés sont pipés, le Grec Tsipras, premier ministre de service à Bruxelles, est sorti d’une nuit blanche et a dit à la Presse : « même pas mal » ! Dugland s’est demandé pourquoi on dit « va te faire empapaouté chez les Grecs » si à Bruxelles c’est l’inverse ? Ducon a ricané et imagine encore qu’il va se faire rembourser. Les journalistes lui ont dit que c’était son argent !

Au fond du fond, et bien profond, Dugland et Ducon n’ont pas compris que l’argent que l’on va leur prendre demain, va servir uniquement à payer non pas le Capital, mais seulement des intérêts aux financiers, ceux des marchés boursiers et renflouer les banques ! Peut-être et accessoirement, dans une moindre mesure, il servira à relancer l’économie grecque dont tout le monde se fout royalement. Les Grecs vont crever à petit feu, mais ils ont la plage, le soleil et ne dit-on pas que la misère est moins triste au soleil !

Comment dire à Ducon et Dugland que le jeu consiste à endetter les peuples et ensuite, les obliger à rembourser des intérêts qui s’accumulent à grande vitesse sans jamais pouvoir rembourser le capital. Imaginez que vous payez à vie votre voiture, votre logement sans jamais pouvoir rembourser le premier centime de votre dette originelle. L’enfer, l’esclavagisme, la soumission, c’est la perte de votre  liberté comme au 18iéme siècle où des patrons prêtaient sous forme d’avance, les salaires calculés pour ne pas permettre de vivre décemment ! L’ouvrier s’endettait en permanence. Coincé à vie. Les peuples vont vivre cet esclavage, cette soumission à la finance, celle d’ailleurs le plus souvent et particulièrement celle des États-Unis. Endettés à vie, et donc soumis à vie. L’UE comme machine à cash ! Nos journalistes sont ravis, heureux, ils ont fait le job ! Le boulot est fait, le bon peuple est intoxiqué et accepte déjà la « vaselinade attitude ». Hollande se prend pour le sauveur de l’Europe, et Dugland et Ducon vont aller se coucher. Demain est un autre jour !

Demain c’est la fête, le 14 juillet ! Ducon se vautre dans son canapé pour regarder la télé et le défilé. Il est content le bonhomme, la bière est fraîche. Dugland regrette de ne pas pouvoir aller au feu d’artifice à Paris. Ces deux-là habitent le même HLM, la même cité, le même quartier, la même ville, le même département, la même région, le même pays et c’est la bagnole de Ducon qui crame la première dans la soirée. Il hurle, appelle les pompiers, mais les pompiers sont sur d’autres feux de poubelles, de bagnoles. C’est reparti pour un tour. 

Dugland s’en fout car il y a bien longtemps qu’il n’a plus de voiture ! Depuis que des « jeunes » défavorisés issus de sa cité difficile, la lui ont barbotée. Il l’a retrouvée en pièces détachées… Quand il a gueulé après ceux qu’il soupçonnait, il s’est pris une mandale et a dû filer son futal ! Depuis c’est laisse béton ! Si les flics s’en foutent, que la justice ne fait que rappeler à la loi, pour la 50 iéme fois, le même délinquant, pourquoi va-t-il risquer la vie de ses gosses ? D’ailleurs, ces gosses ont fini par se convertir, pour avoir la paix, mais sa femme refuse de mettre les voiles ! Combien de temps 

Les journalistes ne connaissent pas la vie de Ducon et Dugland! Ils sont tranquilles, ils sont peinards, assis au comptoir. Ils votent socialistes ! Normal.

De temps en temps, il est demandé à ces braves gens de la boucler ! Normal.

Ces tout derniers temps, on leur a demandé de jouer avec le sens des mots! Par exemple, en plus de déséquilibré, il est conseillé de parler d’actes malveillants lorsque l’on ne peut pas taire l’information gravissime.

Deux citernes en flamme et un panache de fumée noire sur plusieurs dizaines de kilomètres, ce n’est pas comme des voitures qui crament dans les banlieues ! Il faut donner l’information. Pas question de faire le lien avec le vol des munitions qui s’est produit quelques jours avant à Miramas à deux pas des incendies.

Nous sommes dans des « actes malveillants ». Avouez qu’il faut le faire quand même. Deux citernes explosent quasi en même temps, mais ce ne seraient que des actes malveillants, commis sûrement pas des « déséquilibrés » qui, à défaut de couper une tête, se sont payés deux citernes. Amalgames ?

Pas de panique braves gens. Les journalistes veillent à calmer le jeu, à faire que Dugland soit content de ne plus avoir de voiture, des gosses convertis et qu’ils se disent que cela aurait pu être pire : il a encore la télé !

Ducon est passé au commissariat, et comme il était en rage, il a passé la nuit en garde à vue parce qu’il s’est laissé un peu aller. On ne peut pas dire que l’on va prendre un « déséquilibré » pour taper sur un autre ! En France, on ne fait pas justice soi-même ! Enfin pas tout le monde, car dans les cités, certains se font descendre dans l’indifférence la plus totale. Normal, ils sont tous déséquilibrés !

Dugland et Ducon ne votent plus depuis longtemps, il paraît que les politiques sont tous des pourris. Normal ?

 

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